mardi 30 septembre 2014

Les correcteurs corrigés

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Pierre Pestieau

Depuis quelques temps la mode est à la rigueur de l’analyse économique dans la presse française. Lors de la dernière campagne présidentielle, un journaliste de France 2 (1) a fait sa réputation en contredisant les propos des deux candidats à la présidence de la République au travers de graphiques et de statistiques perçus comme inattaquables. Plusieurs journaux ont maintenant des rubriques dans lesquelles ils passent au crible les assertions de politiques de droite comme de gauche. Il m’arrive de consulter ces rubriques et d’être frappé par le fait qu’elles ajoutent souvent de la confusion à la confusion (2). J’y vois deux raisons. La complexité des questions abordées et la relative incompétence des chroniqueurs.

L’Iran peut-il nous sauver (et sauver l’Islam) du fondamentalisme ?

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Victor Ginsburgh

Persepolis (550-330 av. J.C.)
Le dernier discours du Président iranien Hassan Rouhani à l’Assemblée Générale des Nations Unies (et sa phrase assassine : « certains services secrets ont mis des lames dans les mains de fous, qui ne vont épargner personne … ceux qui ont joué un rôle dans la création et le soutien de ces groupes de terroristes devraient reconnaître leurs erreurs ») sera sans doute une fois encore contesté par ceux qui n’arrêtent pas de considérer que l’Iran est un pays dangereux et guerrier. Dans ce même discours il s’est dit « étonné que ces groupes meurtriers puissent se prévaloir de l’Islam ».

J’ai pris la peine de remonter au début du 19ème siècle pour voir combien de fois l’Iran avait commencé un conflit (1) et suis forcé de constater que les deux seuls conflits initiés par l’Iran en 200 ans concernent le problème de la ville de Herat en 1838, suivi par la guerre Anglo-Perse de 1856-57 (et encore, parce que je n’ai pas compris qui avait commencé), et leur conflit suite à la demande d’indépendance des Kurdes depuis 2004, mais là ils sont loin d’être les seuls. Aucun autre conflit n’a, sauf erreur, été initié par l’Iran durant ces 200 dernières années, et certainement pas celui, meurtrier, entre l’Iran et l’Irak entre 1980 et 1988.

jeudi 25 septembre 2014

Prosopagnosie, autisme, dyslexie et autres soucis quotidiens

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Victor Ginsburgh

Je pensais être unique dans ce cas. Je ne reconnais pas les gens
Deux hommes en pied by Edgar Degas
que je ne connais pas bien, même si je les vois deux jours d’affilée. Je ne reconnais pas les personnages dans les films policiers, et je ne sais jamais qui est le « bon » ou le « mauvais », surtout s’il y en a plusieurs de chaque espèce. Du coup, je ne comprends jamais rien à l’intrigue et j’ai décidé que je ne regardais plus ce genre de films. Je parviens quand même à retrouver qui est cow-boy et qui est indien, et encore.

C’est loin d’être une maladie inconnue : elle porte le joli nom de prosopagnosie. Il s’agit, explique Wikipedia d’une « forme d’agnosie (ignorance) visuelle qui se traduit par une faiblesse partielle des fonctions cérébrales liée aux processus de reconnaissance, et plus particulièrement des visages » (1).

Double legs, double gain ?

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Pierre Pestieau

Aussi appelé duo legs ou legs en duo, le double legs consiste à faire deux legs, l’un à votre héritier et l’autre à une association caritative, à charge pour elle de payer les droits de succession sur les deux legs. Vous gagnez ainsi sur les deux tableaux. D’une part,
le taux des droits de succession applicable aux associations caritatives est nettement moins élevé, d’autre part, en partageant le legs destiné à votre héritier en deux parts, le taux applicable à la part de votre héritier est moins élevé. La combinaison des deux permet une telle économie en droits de succession que vous pouvez à la fois laisser davantage à votre héritier et donner une belle somme à une association de votre choix.

jeudi 18 septembre 2014

Faut-il marshalliser la Wallonie ?

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Pierre Pestieau

Avant l’été, j’ai eu l’occasion de dîner avec un responsable d’une des branches du Plan Marshall. Un homme extrêmement courtois et compétent, un ingénieur. Je venais de faire un exposé sur l’état socio-économique de la Wallonie utilisant les indicateurs macroéconomiques traditionnels: chômage, santé, éducation, etc., pour conclure que par rapport à la Flandre et aux pays voisins la performance de la Wallonie était faible et ne semblait pas s’améliorer. Je ne suis pas sûr qu’il avait suivi mon exposé et particulièrement toutes les réserves méthodologiques que j’avais évoquées. Globalement, il n’était pas d’accord avec mon constat que la Wallonie n’allait pas bien et que les Plan Marshall 1 et 2 introduits en fanfare par le gouvernement régional n’étaient pas d’une grande utilité.  Son point de vue était que dans son secteur, celui de l’aéronautique, cela marchait bien et ce, précisément grâce au plan Marshall. Il me donnait toute une série de raisons pour cet optimisme et je n’avais aucune raison de mettre sa parole en doute. Ma seule défense était que ces succès indiscutables sont une goutte d’eau dans l’océan du déclin wallon.

Passons enfin aux choses sérieuses : Les toilettes et urinoirs dans l’Union Européenne

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Victor Ginsburgh (*)

Alors que le nouveau Président de la Commission, les commissaires et le nouveau Parlement Européen s’installent en douce, sans faire trop de bruit, en coulisse et ce depuis plusieurs années, la Commission fabriquait une réglementation européenne des  toilettes, ou je dis bien, toilettes, c’est-à-dire urinoirs, water closets, bidets et autres.

Rien de plus important depuis la crise dont nous ne parvenons pas à sortir depuis 2008. Mais cela promet une relance sérieuse d’un secteur en chute libre: celui des lieux d’aisance. C'est d'autant plus important que Janet Yellen, Présidente du Conseil des Gouverneurs de la Réserve Fédérale des Etats-Unis disait hier soir que l'Europe « fait partie des risques qui pèsent sur l'économie mondiale ».

L’étude dont il sera question ici avait été précédée par un « Ecolabel européen pour le papier hygiénique et autres produits absorbants à usage domestique [définis comme] feuilles ou rouleaux de papier destinés à l’hygiène personnelle, à l’absorption de liquides et/ou au nettoyage de surfaces souillées » et dont les conclusions ont paru le 1er juillet 2011 (le 14 ou le 21 juillet auraient été préférables) (1).  

mardi 9 septembre 2014

Cuisine de guerre

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Victor Ginsburgh

La cuisine du conflit (1), une invention amusante, qui nous change de la cuisine des étoiles du Michelin ou des notes du Gault Millau.

Un restaurant (en fait plutôt un snack bar, mais qui compte
bien se transformer en restaurant dans les prochaines années) installé à Pittsburgh et co-fondé par Jon Rubin, professeur à l’école des arts de l’Université Carnegie-Mellon, offre uniquement de la cuisine originaire des pays avec lesquels les Etats-Unis sont en conflit : boycotts (Iran), embargos (Cuba), querelles diplomatiques (multiples), mais aussi guerres (patientez un peu, même s’il n’y en a pas qui soit ouverte, cela ne va pas tarder), bref de tous ces pays et peuples qui font partie de l’axe du mal si cher à Bush et Cheney, mais aussi à John Kennedy (pour l’imposition d’un boycott sur Cuba, en 1960 déjà) et autres.

Faire mieux avec moins

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Pierre Pestieau

 Le Monde du 23 juillet 2014 publiait un article au titre qui ne pouvait laisser indifférent : « La France dépense plus que ses voisins, mais pour quels résultats ? » Cet article résumait une note de France Stratégie (1), l'ancien Commissariat général à la stratégie et à la prospective. La principale conclusion de cette note était que le système de retraites, la santé et l'enseignement secondaire coûtent cher à la France, en tout cas plus cher qu'aux autres pays européens, et ce pour des résultats qui ne sont guère brillants.

Quand on lit cela, la réaction est immédiate : adoptons les pratiques des pays voisins et du coup dépensons moins pour obtenir les même résultats. Une telle politique serait bienvenue dans un pays qui connaît un taux d’endettement insoutenable et qui est pressé de toutes parts de réduire le montant de ses dépenses publiques (2).

jeudi 4 septembre 2014

Après des siècles

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Pierre Pestieau


Cette année, le 6 août, de nombreux Belges auraient pu entonner une version actualisée de leur hymne national : « Après des mois d’esclavage, le contribuable belge sortant du tombeau a reconquis par son courage son pognon, ses droits et sa liberté ». Il faut en effet dire que la Belgique est le dernier pays de l’Union européenne à atteindre son « jour de libération fiscale ». Ce terme qui est largement utilisé dans les milieux libéraux désigne la date à laquelle le salarié cesse de verser des impôts à l’État et peut disposer de ses revenus comme bon lui semble. D’après le cabinet d’audit financier EY (Ernst and Young), ce jour évolue chaque année. Il faut aujourd’hui travailler 3 jours de plus qu’il y a cinq ans pour financer l’État. Les premiers pays à fêter leur jour de libération fiscale dans l'UE sont Chypre (21 mars), l'Irlande (28 avril) et Malte (28 avril). Les pays où la pression fiscale est la plus élevée de toute l'UE sont l'Autriche (25 juillet), la France (28 juillet) et enfin la Belgique (6 août). Sans vouloir jeter cet indicateur aux orties il importe d’en limiter et d’en discuter la pertinence.

Charleroi la Belle

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Victor Ginsburgh

Charleroi vu du ring le jour
Il y aurait, relate un article récent diffusé par la RTBF (1), plus de 250 rues qui portent le même nom (sic) à Charleroi, une « ville » si on peut ainsi appeler cet endroit entouré d’une magnifique autoroute (appelée ring) érigée à une hauteur de quelque 20 ou 30 mètres. C’est aussi beau à voir d’en bas que d’en haut ; d’ailleurs quand on est en haut, on se croirait sur le mur d’enceinte de la ville qui nous protège des hordes qui ne peuvent être que barbares. Ladite ville doit être dirigée par les socialistes à peu près depuis que les légions romaines ont conquis cette terre qui de toutes le régions de la Gaule était la plus brave (2). Mais les Carolos sont aussi fiers, parce qu’en 2011, il y avait 386 rues qui portaient le même nom, donc un progrès considérable a été fait sans aucun doute depuis que, comme le Beaujolais, le Bourgmestre Nouveau est arrivé.