Victor Ginsburgh
Le débat passionne, poissonne ou empoisonne, selon les cas. Les médecins
vous conseillent un peu de poisson chaque semaine, ou encore de varier les
poisons. Rien ne semble tout à fait rassurant sur le plan de la santé.
Mais c’est pire sur le plan de l’écologie. Les bovins nous collent plein de
gaz de serre durant leur broutage quotidien, les porcs nous emmerdent avec leur
lisier : En France en 2002, « les
déjections d’élevage animal incluant fumiers et lisiers représentaient 275
millions de tonnes, soit la moitié du total des déchets produits (570 millions
de tonnes) ». Heureusement, continue l’article, les fumiers et lisiers sont
constitués d’eau à plus de 90 pour cent (1).
Alors, tant qu’à faire, pourquoi ne pas manger des animaux qui vivent dans
l’eau, au moins ils ne salissent pas notre bonne vieille terre, même s’il ne
s’agit que de 10 pour cent, tandis que 90 pour cent retournent dans nos nappes
phréatiques, et sont aussitôt re-pompés pour servir d’eau pétillante ou plate,
à 5 euros la bouteille dans les bistrots. C’est quand même sympa et instructif
d’apprendre que le demi litre d’eau de fumier ou de lisier se vend au prix de 5
euros.
Mais il y a pire. Je viens de lire un long article sur les pêcheries
indonésiennes, utilisatrices d’esclaves. L’article commence plutôt « fort » (2)
: