mercredi 16 décembre 2015

La caissière et la bourgeoise

Pierre Pestieau

J’ai reçu le texte ci-dessous (1) et même s’il ne me parait que partiellement pertinent, j’ai trouve bon de vous le livrer ainsi que mes commentaire afin de célébrer bien modestement l’accord oh combien fragile de Paris.

Seuls les + de 50 ans peuvent comprendre ! 

A la caisse d'un supermarché, une vieille dame choisit un sac en plastique pour ranger ses achats.  La caissière lui reproche de ne pas se mettre à l'écologie et lui dit: 
 " Votre génération ne comprend tout simplement pas le mouvement écologique. Seuls les jeunes vont payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources ! "La vieille femme s'excuse auprès de la caissière et explique :
 -Je suis désolée, il n'y avait pas de mouvement écologiste de mon temps." 
 Alors qu'elle quitte la caisse, la mine déconfite, la caissière ajoute : 
"Ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources 
à nos dépens. C'est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection 
de l'environnement dans votre temps."
Alors, un peu énervée, la vieille dame fait observer qu'à l'époque 
on retournait les bouteilles de verre consignées au magasin.
qui les renvoyait à l'usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau : 
Les bouteilles étaient recyclées, 
mais on ne connaissait pas le mouvement écologique. 
Elle ajoute : De mon temps, on montait l'escalier à pied :
on n'avait pas d'escaliers roulants et peu d'ascenseurs. 
On ne prenait pas sa voiture à chaque fois qu'il fallait se déplacer de deux rues :
On marchait jusqu'à l'épicerie du coin.
Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.
On ne connaissait pas les couches jetables :
On lavait les couches des bébés. 
On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde
On avait un réveil qu'on remontait le soir.
Dans la cuisine, on s'activait pour préparer les repas ;
on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts
et qui bouffent des watts autant qu'EDF en produit.
 Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait comme rembourrage du papier journal ou de la ouate, dans des boîtes ayant déjà servi,
pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.
On n'avait pas de tondeuses à essence autopropulsées ou autoportées :
On utilisait l'huile de coude pour tondre le gazon.  On travaillait physiquement;  on n'avait pas besoin d'aller dans un club de gym pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité.  
Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste.
On buvait de l'eau à la fontaine quand on avait soif.
On n'utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à jeter.
On remplissait les stylos dans une bouteille d'encre au lieu 
d'acheter un nouveau stylo.  On remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir entier après quelques utilisations.
 Mais, c'est vrai, on ne connaissait pas le mouvement écologiste. 
Les gens prenaient le bus, le métro, le train
et les enfants se rendaient à l'école à vélo ou à pied au lieu d'utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi 24 H sur 24.
Les enfants gardaient le même cartable durant plusieurs années,  les cahiers continuaient d'une année sur l'autre, les crayons de couleurs, gommes, taille-crayon et autres accessoires duraient tant qu'ils pouvaient, pas un cartable tous les ans et des cahiers jetés fin juin de nouveaux crayons et gommes avec un nouveau slogan à chaque rue.


Que peut-on reprocher à ce dialogue imaginaire ?  Sans doute son ton répétitif et son style lourdingue. Mais à part cela, il contient certaines vérités.
Le procès que ces deux personnages se font demande à être davantage instruit. Si la dame d’un certain âge a une certaine aisance financière, une maison de vacances dans le sud de la France et une famille aux quatre coins du globe, il est vraisemblable qu’elle a une empreinte carbone plus élevée que celle de la caissière dont le petit salaire ne permet pas beaucoup d’excès. De toutes façons, ce n’est qu’au bout de la vie de l’une et de l’autre que l’on saura si la génération de l’après guerre a abimé la planète plus que ne le fera la génération de ceux qui ont aujourd’hui 20 ans.
Autre remarque, le rôle de la population. Si les pays émergents et les pays en développement avaient la démographie des Allemands et des Japonais leur accession aux standards de vie des pays industrialisés aurait moins de conséquence que ce que l’on peut craindre avec une population qui devrait atteindre les 10 milliards dans quelques décennies.
Dernière remarque. Ni l’une ni l’autre ne l’emporte sur le terrain de la vertu. Elles vivent chacune au diapason de la génération à laquelle elles appartiennent.


(1) Ce texte vient de l’hebdomadaire Marianne : http://www.marianne.net/elie-pense/Le-monde-irresponsable-d-avant-le-mouvement-ecologiste_a129.html

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