jeudi 18 février 2016

Nouveaux signes routiers et célestes à Bruxelles et ailleurs

Victor Ginsburgh

L’émission Charivari du 13 février m’a fait connaître Philippe Decelle. Il a évoqué sa collection de meubles et d’objets en plastique, le musée qu’il a créé (1) et l’abondance de panneaux de signalisation routière en Belgique (2). Il y aurait, prétend-il, autant de signaux routiers à Bruxelles que d’habitants.

Suite aux événements (notez la nouvelle faute d’orthographe) récents de Bruxelles (à ne pas confondre avec ceux de Molenbeque) et aux travaux routiers qui y sont effectués, aux centrales nucléaires et aux bâtiments publics qui pourrissent, j’ai interviewé les autorités de Bruxelles mobilité, y compris sa ministre tout à fait remarquable, pour savoir quelles nouveaux signaux elle projette de mettre, si on peut dire, en circulation. Voici ses réponses.

Nos plus beaux tunnels routiers bruxellois sont fermés. Pour cause de chutes de pierres ou plus exactement de morceaux de béton tombant du plafond. Attendez-vous donc à voir, quand vous serez entré dans le tunnel, une signalisation idoine, sauf que les cailloux qui tombent seront remplacés par des blocs de béton grandeur nature.


à défaut de
petit rongeur
Les cuves de nos belles centrales nucléaires sont bourrées de microfissures qui sont tellement sans danger que certains pays frontaliers de la Belgique, dont les Pays-Bas et l’Allemagne ont réclamé des enquêtes sérieuses (c’est-à-dire, pas belges). Quand vous passerez sur les routes qui les bordent, vous trouverez des signes « parc animalier, arrêtez-vous pour admirer les petits rongeurs qui ont grignoté des trous dans les cuves contenant de l’uranium », ce qui intéressera particulièrement les enfants qui font, en attendant quelque chose d’intéressant, la foire sur les sièges arrières de vos voitures.


Nos plus beaux musées sont envahis par des flaques d’eau dans les salles où sont exposés nos plus beaux Rubens, pour autant qu’il en reste. Cause : fuites d’eau dans la toiture. Le signe routier « musée » sera, selon la ministre de la mobilité, remplacé par le signe « piscine ». 


Pour le Conservatoire Royal de la rue de la Régence envahi par les flots, on indiquera « port de mer ». Ce conservatoire est situé juste à côté de la grande synagogue. Ce qui fera d’une pierre deux coups : plus de conservatoire et plus de synagogue, mais un port de mer assez spacieux, qui pourra faire concurrence au port flamand d’Antwerpen. 

Lorsque la route passera à côté des voies du RER dont la construction en Brabant Wallon a été interrompue pour cause de « plus de sous », on pourra, pour signaler
qu’il s’agit d’un cimetière, ou mieux, réutiliser les plaques qui indiquaient
’emplacement des musées de Bruxelles et qui ne serviront plus à rien. 
Il n’y a pas de petits profits.

Puis, il y aura aussi bien sûr les signaux habituels qui vous 
empêchent d’aller tout droit, de tourner à gauche et de tourner à droite. Quand vous serez dans cette voie sans issue, un gentil cantonnier viendra mettre un signal vous interdisant une marche arrière. Ce gentil cantonnier sera accompagné d’un tout aussi gentil agent de la circulation qui vous collera un procès-verbal pour stationnement interdit.

nouveau signal céleste indiquant
l'existence d'un trou noir
Enfin, nouveauté comparable à la découverte des ondes gravitationnelles, la ministre en a bien besoin—le « en » réfère à « découverte » en même temps qu’à « ondes »—, il y aura, dans les cieux,  des signaux interdisant aux avions de survoler notre belle capitale, pour cause de trous noirs, évidemment.



(2) Si vous ne le croyez pas allez voir https://codedelaroutebelge.wordpress.com/signaux/

1 commentaire:

  1. Un homme/femme politique préfère couper un ruban pour un ouvrage d'art que d'annoncer avoir rénové une infrastructure. C'est nous les citoyens qui votons, et valorisons la fuite en avant. 30 milliards Grand Paris Express et pas de sous pour rénover le RER, les TER en perpétuelle panne. A qui la faute?

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