Pierre Pestieau
J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le
mal que je pense de l’économie collaborative et d’une de ses entreprises
emblématiques, Uber. En un mot, les activités d’Uber échappent au contrôle
fiscal et règlementaire auquel sont astreintes les entreprises ayant pignon sur
rue, en l’occurrence les taxis. Certes, on reconnaissait à la société la
qualité de mettre à mal le monopole des taxis, les forçant ainsi à baisser
leurs prix et adopter une attitude plus courtoise. Mais le bilan me paraissait
plutôt négatif.
Au cours de ces dernières semaines, je
leur ai découvert deux vertus insoupçonnées. Il y aurait d’abord la sécurité
que les transports Uber offrent par rapport aux taxis traditionnels,
particulièrement dans certains pays d’Amérique Latine. En prenant Uber, les
gens évitent les risques que courent les passagers dans certaines parties du
continent, à savoir les enlèvements express connus comme tour du millionnaire (en espagnol Paseo millonario). Ces risques impliquent
un passager de taxi innocent et un chauffeur criminel. Celui-ci s’arrête pour ramasser des associés. Le passager est emmené devant une série
de distributeurs automatiques de billets et forcé d’en tirer le montant
maximum autorisé. Avec Uber aucun risque de ce type.