mercredi 18 octobre 2017

A.E.I.O.U. Austria est imperare orbi universo

Victor Ginsburgh

« La destinée de l’Autriche est de diriger le monde entier » une devise modeste que l’Autriche s’est donnée vers 1890, mais qui peut aussi se lire « Austria erit in orbe ultima », qui se traduit par « L’Autriche survivra jusqu’à la fin du monde ».

Mon cœur d’ex-autrichien bat plus vite à répéter ses devises plus glorieuses l’une que l’autre, mais aussi à l’idée que l’Autriche pourra bientôt recréer un nouvel empire avec la Hongrie si bien décrite par Pierre Pestieau dans l’article qui précède. Comme l’était l’Empire Austro-Hongrois entre 1867 et 1918 sauf que l’empereur Franz pas né très malin sera remplacé par Kurz, 31 ans, presque aussi jeune que Franz qui avait 18 ans lorsqu’il a accédé au trône.


Autriche et Hongrie même combat. Ni l’une ni l’autre n’a reconnu son implication dans la guerre 1940-45. L’Autriche surtout a toujours prétendu avoir été envahie par les troupes allemandes, qu’en fait elle appelait de tout son cœur. Il suffit de regarder l’une des nombreuses photographies de la joyeuse et glorieuse entrée d’Hitler à Vienne en mars 1938 et de l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne. Elle ne s’est jamais excusée. Allez voir 

S’en est suivi ce que l’on sait, en particulier la nomination de Kurt Waldheim, qui, en dépit du fait que son passé nazi déjà connu en 1985, a été élu premier ministre de l’Autriche entre 1986. Il a au moins servi à me débarrasser de ma nationalité autrichienne pour devenir belge.

Valse viennoise
En attendant de voir ce qui se nouera comme coalition, notons que 58 pour cent de la population autrichienne a voté pour des partis de centre droit ou d’extrême droite. Le thème de l’élection portait sur l’identité ethnique : anti-immigration et anti-islamisation. L’élu Kurz qui n’a pas l’air trop méchant pour le moment, devra décider s’il s’allie avec l’extrême-droite ou avec le centre gauche, mais comme le disent les journaux en termes divers, le message est clair : le populisme fait vibrer l’Europe, en particulier les pays de l’est européen, comme la Pologne, la République tchèque, la Hongrie bien évidemment, et maintenant, l’Autriche. Mais ne nous voilons pas trop la face à propos de ce qui se passe à l’ouest.

Ce qui n’empêche pas Kurz d’être pro-européen et malin politicien. On verra ce qu’il fera lorsque l’Autriche accédera à la présidence de l’Union Européenne en juillet 2018.

Idi Amin Dada aurait dit : « Vous avez la liberté de parole avant de parler. Mais je ne puis vous la garantir après que vous l’ayez prise ».


Il fait quand même bon de ne plus être autrichien. Une pensée à ma mère.

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